J'étais en train de préparer des oeufs brouillés quand la vérité m'a cogné dessus avec sa grande massue. En l'espace de trois jours, ma babysitter chérie s'en va et mon amie préférée m'annonce qu'elle déménage à l'autre bout de la France. Et oui ce n'est pas MA babysitter, mais je vous promets, c'est moi qui chougne. Si je ne me retenais pas je lui téléphonerais pour savoir si elle va bien (elle est au ski, là, avant de s'envoler pour quelques mois en Irlande : à mon avis, tout va bien pour elle !).
Pourquoi j'ai si mal quand les gens partent ? Avant j'essayais de les retenir (et avec ma mère, j'avoue avoir pas mal réussi à lui faire limiter les sorties avec Papa) (Alma essaie aussi avec moi d'ailleurs). Avec mes amies pourtant, j'ai compris que ça ne sert à rien et même que ce serait MAL de vouloir les empêcher de déménager (quoi, tu n'es plus heureuse, à 5 minutes de chez moi ?). Mais je n'arrive pas à réfrener ma tristesse, et cette tristesse m'amène à m'inquiéter beaucoup, et parfois à faire la gueule à mes amies pendant de longues très longues périodes. Je me sens abandonnée, seule, je ne vois plus que qui vont manquer.
Dans Fragments d'un discours amoureux, Roland Barthes remarquait que c'est toujours l'autre, qui part. Soi on ne se voit jamais comme l'absent, forcément... Mais quand même, se mettre dans des états pareils pour la babysitter de mes filles (que je voyais deux fois par semaine, quand même).. Et pour ma grande amie (dont je n'ai pas assez "profité", dire qu'elle a habité tout tout près pendant 3 ans !)
Ne serait-ce pas plus simple de reconnaître mon besoin à moi, d'avancer ?
J'interprète toujours ces départs (car ces séries arrivent à tout le monde) comme des signes. Ils sonnent comme un avertissement, du genre "A toi maintenant de bouger, ta vie doit évoluer à toi aussi". Des ruptures qui font souffrir, mais qui annoncent une autre manière d'appréhender la vie.
Rédigé par : Richard | mardi 16 février 2010 à 14:11
Hello Christie !
Moi aussi je suis celle qui reste toujours, celle qu'on "quitte". De la maternelle jusqu'à l'année dernière, je ne compte plus les amies et amis qui ont eu la mauvaise idée de déménager à l'autre bout de la banlieue (ce qui représente une sacrée distance quand on a 5 ou 6 ans), de la France, du monde. C'est dur de rester seule à un endroit auquel on a partagé tant de choses, d'imaginer que l'on ne compte pas assez pour l'autre pour qu'il ait envie de partir (enfin à l'âge adulte on n'a plus ce genre de pensée totalement égocentrée) et de penser que l'autre a le courage (contrairement à nous) de tout quitter pour aller créer d'autres relations, commencer un nouveau boulot ou une nouvelle histoire d'amour. Quand j'étais plus jeune, j'en souffrais, mais dans le temps, les liens s'étant maintenus, j'ai pris confiance en ces relations, et je sais que je les reverrai tous et je me rends compte qu'il y a aussi de bons côtés : nous nous rendons visite pour des week-ends ou des semaines pendant lesquels nous profitons sans doute mieux les uns des autres qu'entre deux portes à Paris ; j'ai du monde à voir à droite, à gauche, en haut et en bas sur la carte de l'Europe ; ça m'oblige de mon côté à moi aussi tisser d'autres liens, avec parfois de bonnes surprises. Mes deux regrets : ne pas avoir toutes mes amies sous la main pour des goûters/apéros improvisés après le boulot et ne pas pouvoir les voir tous plus souvent. Je ne me vois pas quitter Paris (j'adore aller me balader, mais chez moi c'est ici) et du coup je suis un peu devenue le "nombril du monde de mes amis" puisque tout simplement j'occupe une position centrale sur la carte de l'Europe, là où tous les trains arrivent ;-))
Rédigé par : Ingrid à plume(s) | mardi 16 février 2010 à 14:28
Moi, je suis celle qui part. Celle qui vit sa vie en gardant les autres, les siens dans son coeur. Qui pétille quand elle retrouve quelqu'un, qui n'oublie jamais. J'ai toujours vécu avec l'absence (d'un papa mort trop tôt) alors je sais vivre SANS, même si c'est mieux avec.
J'écris, j'écris beaucoup, aux autres ou pour moi même, j'exprime à l'autre, absent mes sentiments...
Sois heureuse pour l'autre qui prend son envol, tu verras comme c'est rassurant pour soi, à quel point cela fait du bien.
Merci pour tes mots de tous les jours, pour tes posts que je lis qui me font du bien. Pour les mots et les ressentis que tu sais si bien partager. Quelque part, tu as fait ta place chez moi, chez nous, chez ceux qui te lisent tous les jours et, toi aussi quand tu pars, tu nous laisse un petit vide, qu'il est bon de sentir comblé à ton retour.
Le départ c'est une bonne excuse pour se réjouir de se retrouver enfin ;-)
Rédigé par : louchou | mardi 16 février 2010 à 15:55
Oh comme je te comprends! Moi aussi je suis celle qui reste, alors que les autres partent... ma grande amie, celle d'ailleurs à qui j'avais confié la peine du départ d'autres, a fini par partir aussi, et même si c'était prévu depuis longtemps, ça s'est décidé très vite (un remplacement, à prendre ou à laisser pour elle, chez elle) du coup j'ai l'impression de ne même pas avoir eu le temps de m'y préparer...
Rédigé par : Titoune | mardi 16 février 2010 à 16:01
Et oui, même quand c'est préparé, ils nous apparaissent très soudains ces départs.
Mon grand-père paternel a mis 6 mois pour mourir, j'avais 8 ans et je m'en souviens encore, de ma révolte "NON il ne va pas partir !
et tu vois Ingrid, moi je reste ce petit enfant autocentré dont tu parles...
Merci pour ton gentil mot Louchou. Ca me fait du bien... Moi aussi je devrais apprendre à partir plus souvent.
Et toi Richard, tu es sage d'avant moi. Car jusqu'ici, je n'interprêtais rien, je me contentais de subir. Aujourd'hui ça va changer ! et d'ailleurs je me suis fait couper les cheveux courts courts
Rédigé par : Christie | mardi 16 février 2010 à 16:15
Je te comprend, très bien.
Mais maintenant je serais TRèS CURIEUSE de te voir avec ta nouvelle coupe !!!!
Courts comme les miens, tes cheveux ?!!!!
Enormes bises du mardi, quand tu n'écris pas, c'est fou comme çà me manque, Louchou le dit bien mieux que moi....
Rédigé par : small head | mardi 16 février 2010 à 22:25
"Je hais les départs" des autres. Qu'en est il des tiens? Ne peut-on pas s'approprier le départ des autres pour en faire une nouvelle étape dans notre parcours, une nouvelle facette de l'aventure qui lie deux êtres.
Tu as raison on ne peux pas exiger de nos amis qu'ils ne partent pas mais on peut toujours faire attention à ce lien et se donner du mal pour qu'il ne s'étiole pas malgrè l'éloignement; comment faire?
Personnellement je déteste le téléphone mais des fois je me fais violence pour le décrocher et appeler ses ami(e)squi sont parti(e)s. Mais en ce début d'année j'ai aussi décidé de faire un bilan de mes relations comme on range son bureau: ça je garde pour aujourd'hui ou pour plutard, ça je mets de côté pour peaufiner, ça je jette car cela ne m'apporte plus rien...un départ peut être l'occasion d'un tel bilan pour repartir de plus belle
Rédigé par : Flotte | mercredi 17 février 2010 à 18:38
Christie avec les cheveux courts ! C est un nouveau départ
Moi aussi je déteste les départs
c est un peu de moi qui s en va
Mon amie très chère partie ouvrir un gite dans la vallée de l ubaye avec son mari
Bouh ! je ne peux plus casser la croute avec elle en tete a tete
je me dis égoistement elle va m oublier elle se passe de moi et elle va se faire plein d autres copines
je sais qu une amitié de 30 ans est solide très solide
mais je fais ma jalouse
Bon ça fait trop longtemps que je l ai pas vu la
Faut que j aaaaaaillllle la voir
Moi aussi je veux voir notre nouvelle Christie
Rédigé par : mariejo | mercredi 17 février 2010 à 21:06
Hiiiii
on part à Dinard ce WE et peut-être Nicolas va me mitrailler de belles photos ?
Remarque ce soir, chai plus si je l'aime ma nouvelle tête...
C'est dur hein, de voir ses amies partir...
Rédigé par : Christie | mercredi 17 février 2010 à 21:15
j'ai longtemps pensé comme toi : pourquoi partir ?
et il y a eu un changement dans ma vie : j'ai lu Histoire de ma vie de G. Casanova
cet homme est toujours prêt à partir,
malgré ses amours, et il part :
c'est pas la bougeotte, ce qui compte avant tout pour lui est de se sentir libre, de laisser derrière soi ce qui ne va nulle part ou pourrait te rendre prisonnier
et depuis ce besoin d'être libre
dans un monde immense de possibles
est devenu le plus important dans ma vie
Rédigé par : jp | jeudi 18 février 2010 à 09:31
Ahhhlors ça.. la liberté.. avec le jardin que tu as.. quelle responsabilité, un jardin !
Rédigé par : Christie | jeudi 18 février 2010 à 15:20
C'est normal de se sentir délaissé;l'être humain a peur du vide.
Rédigé par : Lylou | vendredi 19 février 2010 à 11:10
je découvre, je me retrouve beaucoup. surtout dans ce post. je suis beaucoup partie, je reste et vois partir a présent. Pas facile, mais on peut y voir du bon, enfin j'essaie!
Rédigé par : Lune | jeudi 04 mars 2010 à 15:58