En fait ça ne me dérange pas tant que ça d'attendre. Il y a bien sûr des jours où c'est désespérant. Mais le délai entre l'éclosion du désir et sa réalisation me permettent de vérifier que c'est bien ça que je veux. Parce que parfois, on se trompe de désir.
Puis de le savourer quand ça arrive (car les voeux finissent souvent par se réaliser, non ?).
Entre les deux, j'en profite pour créer toutes ces petites choses qui sur le moment me paraissent anodines, des compensations en quelque sorte, que je mets en route presque sans y penser, juste pour ne pas désespérer ou m'aigrir... Car l'aigreur quand même guette et c'est un piège terrifiant.
Il y a aussi tous ces chemins que l'on emprunte pour essayer de dompter ou plutôt, apprivoiser la chose convoitée. Il s'agit très souvent d'accorder deux désirs, d'entrer dans les raisons de l'autre ou dans les nôtres propres. De regarder de très très près nos élans et notre ombre et ça c'est douloureux mais aussi, c'est ce qui nous fait grandir non ?
Avec le recul, quand "ça" arrive enfin, je regarde avec amour le parcours accompli pour réaliser ce désir, et je comprends que c'était lui, le chemin, qui contribue à rendre si précieux l'enfant ou la maison ou le job ou l'homme - je comprends que toute ma vie est un chemin vers ce désir.
Avril 2005 - dix jours avant la naissance d'Alma. Sa maîtresse hier m'a dit que je l'habillais avec des affaires trop petites, du coup ses amis se moquent d'elle. Il serait temps que je la laisse grandir.
Sabine Azéma, à la radio ce matin, a dit que le mot "désir" était son préféré, et qu'il était plus fort que l'amour. Intéressant, non ? Son affirmation m'a fait réfléchir, dans mon demi-sommeil !
Rédigé par : Olympe | mercredi 20 mai 2009 à 10:22
Olympe, te revoilà en force ! j'aime bien.
Rédigé par : Christie | mercredi 20 mai 2009 à 10:28
"…et je comprends que c'était lui, le chemin, qui contribue à rendre si précieux l'enfant ou la maison ou le job - je comprends que toute ma vie est un chemin vers ce désir."
OUI, c'est tout à fait ça, et souvent la réalisation du désir arrive à point ! L'Attente nous révèle alors toute sa valeur, même si elle a duré des mois ou des années…
Rédigé par : Sandra | mercredi 20 mai 2009 à 10:31
Le chemin est parfois plus important, finalement, que la réalisation du désir elle même.
Rédigé par : tribulanne | mercredi 20 mai 2009 à 10:41
Merci ! :)
Je travaille toujours en province, c'est casse-pieds car je n'ai pas un accès facile à internet... alors quand je suis de retour au bureau, à Paris, j'en PROFITE ! :)
Tribulanne, je suis d'accord avec toi : c'est sur le chemin du désir que l'on apprend le plus sur soi... et que l'on grandit !
Rédigé par : Olympe | mercredi 20 mai 2009 à 10:52
le petit prince dit "c'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante" finalement l'attente et le désir rendent les envies précieuses avant même qu'elles aboutissent, c'est intéressant et en même temps je trouve que c'est un équilibre à trouver (j'ai tendance à passer un peu trop de temps à rendre précieux des fantasmes)
Rédigé par : alice | mercredi 20 mai 2009 à 11:55
on devrait relire plus souvent le petit prince...
Rédigé par : agnès | mercredi 20 mai 2009 à 15:09
et moi aujourd'hui je plante un rosier pour nos 9 ans de mariage !
Rédigé par : Christie | mercredi 20 mai 2009 à 15:34
Il y a quelques temps, j'ai acheté un bouquin juste parce qu'il y avait le mot désir dans le titre, si beau titre: "Un peu de désir sinon je meurs"...
L'attente, le désir, l'envie d'y croire encore malgré la déception, je suis en plein dedans ces jours... le garçon qui me plaît depuis si longtemps qui me dit qu'il tient à sa solitude, mais sans vraiment fermer la porte... et du coup après ça je lui ai avoué mes sentiments... il n'a pas donné suite mais là non plus ne ferme pas la porte... on s'est croisés tous les jours depuis et il a été encore plus gentil que d'habitude... je ne sais plus quoi penser sinon attendre... et désirer... et garder les yeux ouverts en même temps... grand écart périlleux et épuisant...
Rédigé par : Titoune | mercredi 20 mai 2009 à 16:22
oh ben je l'ai ce livre ! ou je l'avais.. et tu l'as lu ? il est bien ?
Rédigé par : Christie | mercredi 20 mai 2009 à 16:31
je ne suis pas douée pour l'attente.. ou alors je voudrais voir dans une
boule de crystal que les choses attendues arriveront... on m'a dit hier soir
que dans la vie, tout est question de timing.
Les choses arrivent quand on est prêt à les accueillir..
Rédigé par : B. | mercredi 20 mai 2009 à 16:43
Ce billet et vos commentaires m'apaise moi qui attend depuis plusieurs années mais surtout deux ans de rentrer enfin à la maison de déménager...
Mais quand l'attente se fait longue, se compte en années, c'est dur de tenir tout le temps, il y a des hauts et des bas....
Rédigé par : lapetitecatherine | mercredi 20 mai 2009 à 19:52
Et toi tu as l'air d'une enfant sur cette photo! ;0)
Alors et au test de l'ennéagramme ne serais-tu pas 7 comme moi? (le fil conducteur de la vie y étant le plaisir) un genre de syndrôme de Peter Pan...
Rédigé par : planeth | mercredi 20 mai 2009 à 21:36
Le livre je ne l'ai pas encore lu, ce sera pour après les examens... je l'ai juste feuilleté, il a l'air pas mal, mais je me suis contentée de savourer le titre pour le moment!
Rédigé par : Titoune | mercredi 20 mai 2009 à 22:54
Je flashe aussi sur cette presque fin de billet, bien que je sois radicalement du côté opposé à toi de l'attente, malgré moi ou parce que je suis trop fainéante: "Avec le recul, quand "ça" arrive enfin, je regarde avec amour le parcours accompli pour réaliser ce désir, et je comprends que c'était lui, le chemin, qui contribue à rendre si précieux l'enfant ou la maison ou le job ou l'homme - je comprends que toute ma vie est un chemin vers ce désir." Merci Christie!
Rédigé par : Zazene | jeudi 21 mai 2009 à 19:39
Le fait d'attendre quelque chose nous fait souvent ignorer ce que nous avons sous les yeux ou à portée de main. Projetées dans le résultat, dans le but à atteindre, nous méconnaissons ou nous mésestimons ce que nous traversons. Et c'est souvent une fois le but atteint qu'on se retourne et qu'on regrette ce qui désormais est révolu. Nous n'écoutons pas assez les femmes que nous sommes aujourd'hui et qui pourtant devraient se rappeler à quel point les petites filles qu'elles étaient semblaient pressées de devenir femmes, et à quel point, aujourd'hui, elles aimeraient retrouver l'heure du goûter et des joies insouciantes.
Rédigé par : Amélie | vendredi 22 mai 2009 à 18:06
Et la photo ? Une provision de rouge en écho au billet d'hier ?
Pour le désir, je pense à ce texte de René Daumal : « Je suis mort parce que je n'ai pas le désir; je n'ai pas le désir parce que je crois posséder; je crois posséder parce que je n'essaie pas de donner; essayant de donner, je vois que je n'ai rien; voyant que je n'ai rien, j'essaie de me donner; essayant de me donner, je vois que je ne suis rien; voyant que je ne suis rien, j'essaie de devenir; essayant de devenir, je vis. »
Vive le désir. Vive la vie.
Je vous embrasse.
Rédigé par : Cappuccinette | samedi 23 mai 2009 à 19:51
Chère Capp, le texte que vous offrez et votre tendresse tombent à point nommé ce soir..
Rédigé par : Christie | dimanche 24 mai 2009 à 00:15
J'ai connu ce texte comme une prière de Taizé et il m'a toujours accompagnée. Je suis contente qu'il vous parle aussi...
Plein de bisous et de câlins tout doux.
Rédigé par : Cappuccinette | dimanche 24 mai 2009 à 08:17
Bonjour Christie,
Depuis quelques temps je vous lis, et en moi aussi vos textes résonnent.
Attendre, attendre... un enfant qui ne vient pas. Et tout ce temps qui passe, si un jour c'était trop tard, si mon corps ne pouvait plus, et si et si...
Je pense aux paroles de Françoise Dolto "Toi qui a choisi de naître". Et si aucun enfant ne choisit de naître chez nous? Et pourtant, nous sommes déjà parents, tellement nous espérons son arrivée.
Certains jours je crois en ma bonne étoile, qui veille sur moi et ne m'oublie pas, malgré les apparences parfois. D'autres, comme ce soir ...
Cette attente sera belle si l'histoire finit bien.
Merci en tous cas de nous faire partager vos réflexions, je suis fan!
Bonne fin de week-end prolongé et ensoleillé
Rédigé par : lilas | dimanche 24 mai 2009 à 20:35
Chère Lilas,
Chaque être trouve la voie qui résonne pour lui, même si elle est terriblement difficile. Je vous embrasse fort et vous souhaite de continuer à chercher cette voie.
Rédigé par : Christie | dimanche 24 mai 2009 à 22:43
Personne dans son entourage proche a vu le malaise d'Alma ? elle n'en parle de ses tenues étriquées ? Pas facile les moqueries à cet ages
Rédigé par : Frank | samedi 30 mai 2009 à 14:48