J'ai un ami dont le père est un très vieux monsieur à la voix élégante, qui parle aussi bien que s'il écrivait sans que cela sente l'affectation (je tiens cela pour un grand miracle). "Ton père, je l'imagine régner seul dans une grande maison de campagne, perdue dans les herbes à une petite centaines de kilomètres de Paris.." "Tu as raison, il habitait autrefois une maison comme tu dis, mais à présent il ne peut plus jardiner et nous avons vendu la maison..."
Près de chez moi, il y a un passage par lequel j'aime trabouler, à cause d'un joli jardin qui la borde, avec des rosiers, une glycine, et un mystérieux potager au fond. Aujourd'hui pour la première fois depuis 4 ans 1/2 (déjà !) qu'on habite dans le quartier, j'ai rencontré le jardinier (merci Churchill, je me lie avec 10 fois plus de gens depuis que je t'emmène 3 ou 4 fois par jour faire un tour de pâté).
C'est un très vieux monsieur d'à peu près 80 ans qui taillait ses rosiers grimpant de part et d'autre de la grille. Devant mon grand sourire il s'est écrié "Je me donne du mal, et ça vaut la peine si c'est pour recevoir le sourire d'une jeune femme !" Je lui ai raconté que je passe par là dès que je peux, mais il a l'air très sourd et n'a peut-être pas compris.
J'ai pensé à mon ami et à son père, et à leur jardin resté là bas, autour de la grande maison à une petite centaine de kilomètres de Paris. Je suis heureuse de vivre dans un monde peuplé (aussi) de jardiniers.
moi aussi, je fais multe détours à vélo, à pied, pour "respirer" les jardins qui me "font quelque chose"...encore un point commun ! belle journée !
Rédigé par : Lolo | mercredi 16 avril 2008 à 13:56
ah mais je ne savais pas que tu es en 4/5ème !
Rédigé par : Christie | mercredi 16 avril 2008 à 14:42
J'ai entendu il y a quelques jours sur France Inter, Monsieur Florent, du cours du même nom, il parlait en articulant tous les mots sans que son langage ne paraisse affecté, c'était très impressionnant.
Quant à la terre, les fleurs, je ne peux imaginer de vivre dans un endroit où il n'y aurait pas de saisons, vous imaginez un pays où il fait toujours beau ? déjà que l'on a peu de prise sur le temps qui passe...
Voilà mon fils est à 8000 kms pour 3 mois, j'ai même pas eu une petite larme, euh, je regarde mes roses, ça va passer vite!
Rédigé par : pat | mercredi 16 avril 2008 à 15:04
merci les roses...
Rédigé par : Christie | mercredi 16 avril 2008 à 15:48
Ce billet met du baume au coeur.
Faire des tours et des détours pour de jolies choses, une jolie plante, un détail de façade, c'est une belle façon d'envisager la vie au quotidien.
Rédigé par : landrellec | mercredi 16 avril 2008 à 16:02
Il faut savoir attraper les moments de bonheurs simples quand ils se présentent, heureux soient les jardiniers de paris et leurs disciples...
Rédigé par : dude | mercredi 16 avril 2008 à 16:12
merci pour ce billet rayon de soleil.
Rédigé par : cathy | mercredi 16 avril 2008 à 16:25
A Athènes, j'avais été fascinée par les forêts vierges sur presque chaque balcon... Dans une ville si grise, sale et polluée (mais si fascinante en même temps), ça m'avait marquée... on ne voyait souvent plus les balcons tellement il y avai de plantes et de verdure...
Rédigé par : Titoune | mercredi 16 avril 2008 à 16:41
à Paris il y a ça aussi, des cadrans de fenêtre envahis par les plantes et je me demande comment la lumière entre
j'étais subjsuguée par ce genre de balcons dont tu parles, jusqu'à notr evoyage en Thaïlande où nous avions une terrasse sans plantes, et on pouvait circuler, et c'était agréable.. du coup j'ai un peu rangé la nôtre !
Rédigé par : Christie | mercredi 16 avril 2008 à 16:59
ça ne doit pas être évident de trouver le juste milieu entre le balcon envahi par la verdure et le balcon où on peut circuler!
Rédigé par : Titoune | mercredi 16 avril 2008 à 17:02
point trop de place chez nous pour les balcons, mais ça change tout d'y voir ou pas des fleurs. Les tulipes ont fané, il va falloir que je les change vite.
Et dans notre rue, nous avons baptisé le chemin de l'école le "passage des fleurs". J'aime y voir notre voisine passer du temps à paufiner son joli jardin, et apprendre le nom des fleurs à ma fille, de bon matin...
Rédigé par : Marie | mercredi 16 avril 2008 à 17:58
"trabouler"... j'aime bien ce mot ! quelque chose comme se rabouler en traînant ?
(euh on peut trabouler seul ou trabouler c'est uniquement en compagnie canine ?)
je traboule dans mon quartier, en ce moment il y a plein de tulipes et de fleurs de pavot, plein de couleurs, c'est joli !
Rédigé par : camille | mercredi 16 avril 2008 à 17:59
trabouler c'est un mot lyonnais qui veut dire passer d'une rue à une autre par un passage d'immeuble (qui a deux portes donnant sur deux rues).. donc le sens dans lequel je l'ai utilisé est un peu abusif..
Rédigé par : Christie | mercredi 16 avril 2008 à 18:10
J'aime beaucoup cette histoire. Elle me rappelle la jardinière aux doigts de fée qui nous a vendu sa maison et son magnifique jardin. Elle nous a choisis parce que nous aimions jardiner. En quittant sa maison après une deuxième visite, elle m'a offert une rose, un "cadeau de votre jardin" m'a-t-elle dit. Quelle élégance alors qu'elle était triste de quitter ce lieu qu'elle avait construit avec son mari !
Rédigé par : Garance | mercredi 16 avril 2008 à 18:32
Oui quelle élégance.. j'aimerais avoir autant de fair play si un jour je dois vendre ma maison et mon jardin (futurs) ; mais comme elle, je choisirais des gens que j'estime !
Rédigé par : Christie | mercredi 16 avril 2008 à 18:40
En sortant du boulot tout à l'heure ça sentait le printemps.. Mmmm!
Rédigé par : lapetitecatherine | mercredi 16 avril 2008 à 19:00
quelle belle note
on oublie toujours que des gens qui avaient vraiment des têtes qui marchent bien claires comme des vitres propres, comme Epicure, Voltaire, plaçaient comme première priorité de la vie : cultiver son jardin.
et tous les jardiniers qui n'écrivent jamais
Le jardin c'est uns discipline.
C'est bien ce qu'il t'a dit.
Les roses c'est comme des bijoux, hier soir, Claire qui vient de France en Algarve a passé un long moment dans la roseraie.
Rédigé par : jp | jeudi 17 avril 2008 à 09:20
En ce qui me concerne, c'est un vieux monsieur qui donnait à manger aux oiseaux dans un parc, au milieu d'un flot de personnes allant en tout sens, qui a attiré mon attention. D'ailleurs je l'ai photographié en douce et j'aurais aimé lui donner la photo ensuite, mais je ne l'ai jamais revu. Ca fait du bien de voir que l'on vit dans un monde où certains sont comme libérés du Temps et de la fureur.
Rédigé par : Ingrid ♥ Light | jeudi 17 avril 2008 à 19:19