[Tchou tchou tchou, et ça continue.. merci les amis, vous êtes impressionnants !]
Ayant la prétention de me considérer comme un citoyen concerné et consciencieux, je me suis astreint à la contemplation attentive du débat entre les deux prétendants. Ce qui m'a frappé, outre l'impressionnante mise sous l'éteignoir d'Arlette Chabot, c'est qu'on avait le sentiment que chacun s'appliquait à prendre le contre-pied de l'image qui lui était attribuée.
Perturbant lorsque ce pour quoi vous vous êtes en grande partie déterminé devient confus. Perturbant mais peut-être pas essentiel.
D'une part je pense que ce qui s'est dégagé de Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy durant les longs mois de campagne est plus probant que ce que ces (quand même) 2h40 de débat nous auront montré. D'autre part, il ne faut peut-être pas perdre de vue que ce que nous prenons pour des raisons objectivement décisives peut très bien venir justifier, a posteriori, des penchants venus de loin (de notre histoire familiale souvent) ou, tout au moins, viscéralement inscrits en nous. Le partisan, c'est toujours l'autre.
Maintenant, si je ne suis pas dupe de la solidité de mes préférences je ne les renie pas pour autant et c'est sans hésitation que je renouvellerai mon vote Royal.
Les questions économiques ne m'ont pas paru déterminantes pour ce choix. Non pas que je les minore, simplement je trouve qu'il y a de bonnes et de mauvaises choses de part et d'autre et que le bilan m'apparaît trop balancé pour affirmer la supériorité de l'un sur l'autre. Qui plus est, je ne vois pas pourquoi les circonstances se retiendraient de venir gripper quelque peu ces belles mécaniques prévisionnelles.
Non, ce que je retiens de cette présidentielle, ce sont les ressorts sur lesquels ont joué les deux candidats. Et là, je dois avouer que j'éprouve la plus grande méfiance vis-à-vis de ce que Sarkozy a pu mettre en avant : cette idée des deux Frances, celle qui travaille et l'autre, cette manière de vouloir trier le bon grain de l'ivraie n'est pas fait pour me rassurer. A cela s'ajoutent des vues que je qualifierais poliment de cavalières, sur les questions d'éducation et de culture, un engagement européen un peu faible à mon goût ou encore un volontarisme tous azimuts qui sent un peu le fantasme délirant d'omnipotence.
En face, les thématiques mises en avant me parlent davantage (malgré une expression d'un mécanisme très crispant, je le concède volontiers). La volonté d'inclure l'ensemble de la société, la promesse faite aux citoyens de les faire participer aux processus décisionnels, les références régulières aux dialogues, aux instances intermédiaires (syndicats, associations,...) ça vous a peut-être un côté un peu boy-scout mais ça emporte, à défaut de ma totale adhésion, mon vote.
[photo Camille]
La France qui travaille et la France qui "truque", c'est ce que NS a dit à la fin. J'ai cru rêver mais en regardant à nouveau, oui c'est bien ça !
[Sarkozy il était tout violet à la fin du débat, vous avez remarqué (ou je suis la seule) ?]
Rédigé par : Bénédicte | jeudi 03 mai 2007 à 18:55
Non non, tu n'es pas la seule. Son front s'est violacé au fur et à mesure de la soirée. Une plaisanterie des maquilleurs ou trop de tension intérieure ?
Rédigé par : aymeric | jeudi 03 mai 2007 à 20:09
Sarko était tout en sueur et pendant que Ségo parlait, il s'épongeait le front. Bizarrement les caméras n'ont pas filmé ses moments.
Après l'histoire du handicap, et pendant que SR commence à parler de l'Europe, on voit très bien NS se pencher, saisir un mouchoir, remonter... et là zap, gros plan sur le visage de Ségolène pendant que Sarko s'éponge le front.
Rédigé par : Elodie | vendredi 04 mai 2007 à 08:26
si NS est devenu violet, en sueur devant la belle colère de SR, la nausée m'est venue lors du chapelet de populisme de SR : la policière violée, les naufragés africains, le grand-père sans papiers arrêté. comment cela a-t-il pu vous échapper? jamais jospin ou DSK n'auraient osé jouer d'une telle sensiblerie. affligeant car je la sais bien plus fine et brillante. le jour où vos blogs feront du tf1 et paris match, ne vous étonnez pas si on ne vous (é)lit plus...
Rédigé par : nicolas | vendredi 04 mai 2007 à 14:30
La policière violée : oui peut-être qu'il y a une autre solution que de raccompagner chaque policière.
Mais le grand-père sans papiers arrêté à la sortie de l'école... est-ce que le populisme n'est pas plutôt dans ce genre d'arrestation spectaculaire ?
(et puis Jospin, merci bien, on l'entend quand il croit qu'il a des chances pour l'élection, et après... plus rien, silence radio... jusqu'aux prochaines élections ?).
Rédigé par : Elodie | vendredi 04 mai 2007 à 15:03
Bon, de ce type de débat, je pense qu'il ne faut pas attendre grand chose de toute manière.
J'ai moi aussi trouvé assez pathétique ces grosse ficelles mais c'est assez classique en politique et, de mémoire, Nicolas Sarkozy ne s'est pas privé d'en user durant sa carrière (notamment lorsqu'il officiait au ministère de l'intérieur). Je n'ai donc pas trouvé scandaleux de faire l'économie d'indignations un peu convenues.
Sinon, je ne vois pas très bien ce que TF1 et Paris-Match viennent faire là-dedans...
Rédigé par : aymeric | vendredi 04 mai 2007 à 15:06
Oui moi non plus je ne vois pas bien pourquoi TF1 et Paris Match... ni pourquoi on élirait des blogs.
Rédigé par : Elodie | vendredi 04 mai 2007 à 15:10