L'autre jour j'ai passé la soirée avec mon "vieux" groupe d'écriture, des gens que j'aime beaucoup, je ne les ai pas revus depuis deux ans ou deux ans et demi. Nous avions participé ensemble à un atelier d'écriture, et continué de nous revoir après, sans notre prof.. Certains poursuivent ces rencontres, d'autres et moi sommes partis, mais l'affection perdure.
Quand on est sorti d'un groupe, certaines questions que l'on n'osait pas surgissent plus facilement.
Pour des raisons x ou y, la plupart des femmes avec lesquelles j'écrivais n'ont pas d'enfants. Pour certaines c'est une blessure. Et l'une, âgée de 70 ans à peu près, semble très heureuse et équilibrée.
Elle chante et donne des récitals, a un amoureux avec lequel elle voyage, nomme ses plantes d'après des héroïnes d'opéra ; et écrit, bien sûr.
Voir cette femme à la vie pleine et belle, m'aide à envisager l'après les filles avec un oeil nouveau. Elle ne se définit pas par ses enfants, elle vit d'après elle-même, ses talents, ses désirs... Je ne sais pas d'où ça nous vient, d'où ça me vient, la peur d'être ainsi désertée par mes enfants, la peur d'être toute vide, alors que moi aussi, comme elle, je suis pleine de mes désirs et de mes bobos, d'un élan de vie qui n'a rien à voir avec les enfants, qui sont à moi, moi.
Ouf.
Une perspective s'ouvre devant moi.
[Ah ah ah.. Alma est retournée chez sa nounou aujourd'hui.. Freedom ! Liberté ! Au boulot !]
[Ps : n'oubliez pas de voter !]
mais ça ne vient pas d'un seul coup, l'après des enfants
bien sur quand ils sont petits, tout (ou presque) tourne autour d'eux, tient compte d'eux, mais ils nous font faire un sacré travail en grandissant
on apprend ensemble à regarder ailleurs, eux en apprenant à créer leur vie, et du coup, nous en retrouvant ou réveillant des projets enfouis,ou en inventant d'autres.
mes filles à moi ont 22 et 20 ans et je commence à re-lorgner du coté de la fac, ça va être bien de continuer à apprendre.....
Rédigé par : delphine | lundi 23 octobre 2006 à 09:49
ah ah, j'en connais plein des mères qui réapprivoisent leur vie après les enfants.. mais ma copine me subjugue, heureuse SANS enfants
cela me rappelle ma mère, qui pendant 10 ans après mon départ de la maison, semble avoir tout oublié de moi, alors qu'elle était une maman très attentive.. je ne sais pas si j'arriverai à trouver un juste milieu.
Rédigé par : Christie | lundi 23 octobre 2006 à 09:59
Voulais te dire un grand merci pour ce concours qui m'a bien fait rêvé ; et puis ce fut l'occasion de faire une pause, de se pencher sur soi et de prendre la plume même pour que quelques lignes. Merci de m'avoir donné l'opportunité, le plaisir de "gribouiller" (je parle pour moi) trois mots dans tes cahiers, en fait je trouve ça très généreux, très touchant, moi, depuis que j'ai osé cliquer sur "envoyer", et bien je me sens toute fière, honorée. Voilà. Bonnes vacances, Christie, hâte que tu rentres, comme d'hab;
Rédigé par : Cléa hors sujet | lundi 23 octobre 2006 à 11:18
t'es un amour !
moi aussi vos textes m'ont beaucoup touchée.. et le mieux c'est que je ne suis pas la seule !
Rédigé par : Christie | lundi 23 octobre 2006 à 11:22
quand les enfants sont partis, le bonheur c'est de voir que l'on a à peu près réussi à en faire de jeunes adultes équilibrés et heureux de vivre et ce bonheur là comble le vide que laisse leur départ : beaucoup moins de bruit, de va et vient, d'agitation, de vie donc .... c'est vrai que c'est le moment de faire d'autres projets, de revenir vers son moi-moi, mais on a en plus la richesse d'être pour toujours mère, comme la satisfaction d'avoir aisé à pousser une toute petite plante sur son balcon ....même si ce recentrage demande un peu de temps pour se retrouver soi je trouve.
Rédigé par : pat sans couvée | lundi 23 octobre 2006 à 11:42
Et quand les enfants n'arrivent pas... ben on fait déjà d'autres choses... ! En 7 ans d'espoirs vains, j'ai bien dû continuer à vivre, à projeter, et faire plein de choses, et l'esprit s'ouvre forcément, et l'empathie devient énorme aussi,... Mais la douleur est là quand on a 30 ans et qu'on souffre, dans l'indifférence général ! Pas facile à vivre, l'infertilité dans notre monde...
Pour alleger ce discours, une page de pub : votez pour moi (texte 2)!
Rédigé par : nanoo | lundi 23 octobre 2006 à 12:16
pas mal la Nanoo !!
c'est curieux, moi je la ressens très fort l'empathie dont tu parles, et aussi pour les femmes qui ne peuvent pas avoir d'enfants ; en ce qui me concerne je ne sais pas ce que je serais devenue si je n'avais pas pu fonder de famille, puis avoir des enfants
et je pense que j'aurais trouvé !..
Pat, le silence dont tu parles, c'est une des choses que je redoute..
Rédigé par : Christie | lundi 23 octobre 2006 à 12:31
Nanoo de tout coeur avec toi, tout cet amour à donner, à transformer en énergie positive...
bah oui Christie ce silence je le redoutais aussi, on trimbale aussi la peur de n'être plus "utile" ( au sens vital ) alors oui, se remettre à la danse, à la musique, à ce qu'on veut, encore un cahier à remplir avec "ce que je ferai quand les enfants seront grands ", et entretenir cette envie .....
Rédigé par : pat | lundi 23 octobre 2006 à 12:50
Je n’ai pas trouvé le temps pour le concours mais comme ça va bien avec ton billet (je suis d’ailleurs épatée par toutes ces belles participations), je me verrais bien dans le futur en vieille dame avec de beaux cheveux blancs, des rides juste ce qu’il faut pour le charme des rides d’expression, jonglant entre les activités sportives et culturelles, le jardin et les voyages avec mon amoureux (toujours le même que l’actuel, tant qu’à faire)…puis aussi disponible pour garder mes petits enfants, le chien, le chat et le cochon d’Inde…
Rheum ! Va falloir que je commence bientôt la DHEA pour suivre le rythme ! ;-)
Rédigé par : swahili | lundi 23 octobre 2006 à 13:01
J'aime les enfants... des autres. j'ai toujours l'impression d'être un monstre quand je dis que je ne suis pas certaine d'avoir des enfants un jour. c'est une forme d'égoisme, pourtant je ne suis pas quelqu'un d'égoiste (enfin je pense!) j'ai peur que mes enfants m'empechent de vivre. j'ai l'impression que si je deviens mère, je ne serais plus que ça! je devrais faire des choix, perso ou pro, en fonction d'eux et pas en fonction de mes désirs, de mes rêves. En plus, je ne suis pas attirée par eux. Pourtant, je surveille les enfants de mes amies ou de ma famille quand nous sommes réunis, je fais attention à ce qu'ils ne leur arrivent rien. Mais jamais je ne joue avec eux, je ne leur parle même pas (de toute façon je ne comprend rien à leur jargon). je crois que la maternité n'est pas faite pour toute les femmes et j'espère qu'on peut être heureuse et épanouie, même sans enfant!
Rédigé par : marik | lundi 23 octobre 2006 à 13:30
c'est marrant j'ai entendu aujourd'hui un résultat de sondage pour je ne sais quel magazine féminin et un des derniers tabous est apparament pour les femmes d'avouer que s'occuper de ses enfants vous ennuie. C'est fou ça d'être taxée d'égoïsme parce qu'on n'a pas envie de se reproduire !
Rédigé par : pat | lundi 23 octobre 2006 à 13:41
tu vas rigoler Swahili mais moi aussi j'adore m'imaginer vieille dame.. dans l'un de mes cahiers, je me suis même bricolé une liste de vieilles dames à qui j'aimerais ressembler.. je ne vous dis pas à partir de quel âge je commence.. mais ça me fait du bien de voir ces femmes belles et vivantes !
Rédigé par : Christie | lundi 23 octobre 2006 à 13:45
je te verrai bien en Françoise Giroud !
Rédigé par : pat | lundi 23 octobre 2006 à 13:56
pourtant elle n'est pas dans ma liste.. pas du tout.
Rédigé par : Christie | lundi 23 octobre 2006 à 13:57
parmi les femmes célébres, il y a Sabine Azéma, Nicole Garcia, Anouk Grinberg, Géraldine Chaplin..
Rédigé par : Christie | lundi 23 octobre 2006 à 13:58
elles ne sont pas encore très agées toutes ces belles femmes, je viens de lire le dernier journal de F Giroud qu'elle a tenu jusqu'à sa mort à plus de 80 ans, elle sortait encore beaucoup et parlait bien de la vieillesse.
Rédigé par : pat | lundi 23 octobre 2006 à 14:02
oui je m'en rendais compte en l'écrivant, bon pour moi elles sont déjà pas mal marquées par le temps, et en beauté, en énergie, séduction..
Rédigé par : Christie | lundi 23 octobre 2006 à 14:08
c'est étonnant, pour moi c'est vouloir à tout pris un enfant qui est egoiste!
Rédigé par : sandra | lundi 23 octobre 2006 à 15:11
est-ce de l'égoïsme, ou est-ce une vision de la vie que chacun a, un fantasme de soi, qui évolue ou pas, mais auquel il est très douloureux de renoncer ?
ensuite, ce fantasme s'inscrit dans le mainstream, ou contre...
Rédigé par : Christie | lundi 23 octobre 2006 à 15:18
Et moi je trouve que renoncer à avoir des enfants parce qu'on n'est pas sûr de s'épanouir dans la maternité et, partant, pas sûr de savoir bien s'en occuper, c'est plutôt courageux... Quelque part, toujours cette impression qu'on n'est pas vraiment femme tant qu'on n'a pas d'enfant. Alors que comme tu le dis si bien Christie, on peut être fertile de plein d'autres choses!
En ce qui me concerne je commence à être moins catégorique qu'avant, j'envisage d'être mère un jour, mais à la condition de ne jamais être l'alpha et l'oméga de mes enfants, d'être entourée, aidée, de ne pas être le centre unique. Par exemple l'allaitement ne me tente pas du tout... (même si je ne jure de rien tant que je ne suis pas confrontée au problème!)
Rédigé par : Marie | lundi 23 octobre 2006 à 15:26
Et j'ajoute que tes témoignages, Christie, et ceux des autres lectrices, m'aident à me faire une idée plus réaliste (et positive) de la maternité, loin de mes fantasmes d'engloutissement/dévoration...
Rédigé par : Marie | lundi 23 octobre 2006 à 15:29
Ai vécu des années à faire soigner une stérilité , interventions chirurgicales etc.... pour être enceinte enfin, quelle chance! courage à celles qui attendent !
Le superbébé passe son permis moto en ce moment ! Et........a quitté le nid ! J'apprehendais, en fait il est heureux, la liberté c'est bon, quand il vient nous voir je mets du bob Marley, nous rions, nous partageons, tout baigne.... Et moi je me sens en vacances ! Je vais penser à moi.Ca fait bizarre de dire ça.... en fait je vais programmer des we à l'étranger, des vacances au loin, avec plus de décontraction je crois...Mais il est toujours là, lorsque les enfants partent on ne les perd pas
du tout, on y pense différemment
Rédigé par : Vic | lundi 23 octobre 2006 à 15:34
Une de mes autres amies d'atelier d'écriture (ma préférée), quand sa fille a eu quitté la maison "le lendemain j'ai compris qu'on ne prendrait plus jamais le petit déjeuner ensemble"
En fait ce qui m'a rassuré de voir ma vieille copine heureuse sans enfants, c'est que je connais plein de femmes qui jeunes se sont dit "je n'aurai pas d'enfants" (ou un seul) et dès qu'elles ne peuvent plus enfanter, mon dieu, qu'est-ce qu'elles regrettent ! toutes..
Rédigé par : Christie | lundi 23 octobre 2006 à 15:41
Ah oui ben le petit déjeuner c'est pas grave !
Pour les petits dej il y a les maris, les amis, les amants .... c'est bien ,non, un café et des croissants
avec un homme qu'on aime !
Rédigé par : Vic | lundi 23 octobre 2006 à 16:40
Ce que je dis sur les petits dej peut paraitre un peu sec pour les mamans qui ont des bébés encore, je sais, j'ai adoré ce temps là,l'amour fusion, les calins à n'en plus finir, le bonheur total....
Rédigé par : Vic | lundi 23 octobre 2006 à 16:55