Cet été, au Brésil, nous avons assisté à un mariage d'amis dont les deux mères étaient restées sans hommes. Puis nous avons été logés par une femme géniale (celle de la retenue avec ses enfants), sans homme itou. Et je me suis mise à lire La modification, où un homme à bord d'un train navigue d'une femme à l'autre. Il imagine très bien la mère de ses enfants passer le reste de ses jours, seule.
Cette peur de finir seule, ce fantasme de l'abandon, ne relève donc pas du pur fantasme de ma part. Même mon père le dit (alors!!!) : les hommes finisent toujours par trouver un moyen de se tirer.
Au delà de mon angoisse, je fais ce que j'ai toujours fait pour rendre la réalité supportable : j'amènage. J'essaye de profiter à plein fouet de cette période de ma vie où je ne suis pas seule, et j'essaye de m'imaginer une vie acceptable quand les enfants auront grandi, quand Nicolas... On ne sait jamais hein.
[Philip Hoffman Seymour dans Capote. Ce film m'avait foutu les jetons !]
[Faire plus de sport, vivre davantage dans mon corps et un moins dans ma tête, aide aussi à me calmer - bah oui, je ne le découvre qu'aujourd'hui, c'est con une fille de 30 ans ! En 4ème, mon prof d'EPS m'avait dit - à l'issue d'un cours de volley où j'avais passé mon temps à trottiner le plus loin possible du ballon - "Tu as la motricité d'un élève de CM2". Bon ben, je rattrape mon retard...]
Déjà debout et active Bonjour christie !meuh nonnnnnnn Nico ne partiras pas !
Rédigé par : chris | vendredi 29 septembre 2006 à 07:38
sacrée note ca, sacrées remarques.
(oui je sais, j'apporte pas grd chose au schmilblick, mais bon, disons que ca me laisse songeuse)
Rédigé par : joséphine | vendredi 29 septembre 2006 à 07:56
Tite crise de la trentaine ? ...
Rédigé par : fred | vendredi 29 septembre 2006 à 08:45
C'est vrai qu'il faudrait peut-être que je me mette au bricolage ! ;-)
Rédigé par : swahili | vendredi 29 septembre 2006 à 09:00
Profiter de la vie reste de toute manière un adage valable quelques soient les angoisses...vieillesse, abandon, ou plus définitif...
Il faut profiter, faire ce qu'on aime, et aimer ce qu'on fait, dire aux gens qu'on les aime et ... profiter profiter profiter ! :)
Rédigé par : miss Trop | vendredi 29 septembre 2006 à 09:01
c'est ce genre de notes intimes qui donne tout son sens au "journal extime" je trouve... presque gênée de te lire... mais mon côté voyeuse prend le dessus ! :-)
Rédigé par : camille | vendredi 29 septembre 2006 à 09:05
Carpe diem!
Et pour la petite note sur la peur d'etre un jour quittée.... Dans 80% des séparations et divorces se sont les femmes qui en font la demande! A méditer....
Bonne journée!
Rédigé par : catherine | vendredi 29 septembre 2006 à 09:13
Bonjour,
je suis une lectrice attentive et je me décide aujourd'hui à mettre mon premier grain de sel... Je viens de passer 30mn à regonfler mes pneus de vélo (j'avoue, je ne suis pas douée), corvée dont se charge habituellement mon homme (durée de l'opération: 5mn). Et je me suis répété en boucle pendant l'opération que j'étais maintenant une grande fille très énervée certes, mais tout à fait indépendante et bricoleuse. Et s'il part, j'arrête le vélo?!
Anecdote moins profonde que ta réflexion, mais la coïncidence m'a amusée.
Bonne journée
Rédigé par : ChristiNe | vendredi 29 septembre 2006 à 09:55
Ooohhh (béat et admiratif…)
Cette note résonne fortement et fait écho à ma propre peur d’abandon. Quelle force de pouvoir parler aussi simplement, avec tant d’humilité de cette peur d’être quittée, de ne plus être aimée.
Cette sensation ne m’a jamais quittée depuis que j’aime, et je crois que pour nous les femmes, elle est intimement liée à l’amour. Et pourtant, pendant longtemps j’ai refusé de la regarder, par honte de ne pas être capable de faire totalement confiance, par orgueil car je ne voulais pas reconnaître que notre amour n’était pas parfait (qui peut aimer parfaitement ?), peut-être aussi pour déjouer le sort… Mais mon inconscient m’a rattrapé au galop, et les rêves d’abandon et angoisses nocturnes m’ont forcé à regarder cette peur en face. A la nommer et à l’accepter comme telle, en y voyant le signe d’une vérité (mon homme a besoin de se construire à l’extérieur – ne se suffit pas dans notre seule vie de couple). Mais ces pensées noires ne sont pas prémonitoires ; elles sont l’occasion de gagner en lucidité et en autonomie.
Quand l’angoisse m’assaille, j’accepte de dérouler le scénario catastrophe, de le jouer jusqu’au bout. J’imagine que mon homme me quitte pour une chinoise (il est passionné de culture chinoise), que je reste seule à élever nos 5 enfants. Je dois réintégrer le monde professionnel, convaincre que je peux reprendre cette place, me battre…Finalement, ce film me permet de me visualiser sans lui, autrement que femme de… Cela me permet de sentir que j’ai d’autres ressources, que je suis capable de vivre seule. Et cela me donne énergie et confiance… en moi ! Cela m’aide aussi à prendre des décisions pour rester actrice de ma vie. J’ai arrêté ma vie professionnelle il y a 5 ans pour suivre mon homme à l’étranger et me consacrer à l’éducation de nos 5 petits. Ce que je percevais comme une sorte d’apostolat, d’acceptation d’une forme de pauvreté – et de confiance totale - (bref le chemin pour devenir sainte !) m’apparaît aujourd’hui comme un piège qui m’entraîne vers une perte de confiance en moi. Après 5 ans mère au foyer, je reprends des études pour me réorienter et construire un projet.
Après une nuit d’angoisse, je suis souvent épatée du décalage entre le film noir que je me suis passé, et la réalité de notre relation. Pardon de m’être aussi longuement étalée…
Rédigé par : laurence, la matrice multiple | vendredi 29 septembre 2006 à 10:01
On peut finir par "se tirer" (dixit ton papa) quand on a trop ressenti d'insincérité dans l'amour, ces gestes qui empruntent trop au calcul (dans la crainte d'être quittée justement) et pas toujours assez à la pulsion. Ah ! Si les femmes pouvaient être des hommes... (pure provoc', hein).
Rédigé par : Richard G. | vendredi 29 septembre 2006 à 11:14
pendant longtemps cette peur d'être quitté m'a fait partir la première. c'est vrai que sans enfants c'est plus simple de partir... cela n'a jamais été simple mais je crois en la phrase: "mieux vaut être seul(e) que mal accompagné(e)" et j'essaye de cultiver autant que possible la part de moi qui aime être seule et surtout mon indépendance (essentiellement matérielle, c'est toujours l'émotionnelle qui pose véritablement problème... en tout cas chez moi...)
c'est la première fois que je poste et je tenais à vous dire que je vous lis régulièrement, que je retrouve en vous des parts de moi et un peu d'une amie trés chère (mais qui vit loin) et voulais donc vous dire merci et continuez!!!
Rédigé par : chach | vendredi 29 septembre 2006 à 12:32
moi ce qui me déprime vraiment ce sont les vieux couples qui déploient des trésorts d'imagination pour ne plus faire que se croiser.
Rédigé par : alice | vendredi 29 septembre 2006 à 12:55
Je peux mettre une petite note positive?
Et dire que chaque semaine, il y a quand même plusieurs couples qui fêtent leurs noces d'or! Voire même de diamant ou de vermeille! Et dans ceux qu'on fête à mon travail, au bureau de l'état civil, il y en a qui ont encore l'air très amoureux, et d'avoir encore plein de chose à se dire. Mais oui, je vous assure!
Rédigé par : lili | vendredi 29 septembre 2006 à 13:02
oui il y en a lili : dans quelques mois mes grands-parents maternels fêteront leurs 60 ans de mariage (diamant ?), et ce n'est que du bonheur (et ils se donnent toujours du "mon chéri" par ci, "mon chéri" par là...)
Rédigé par : camille | vendredi 29 septembre 2006 à 13:08
certains sont faits pour le couple, d'autre non ...le problème est que socialement "il faut " être en couple , ayant été mariée puis divorcée j'ai pu étudier nombres de choses passionnantes à ce sujet...
D'où aussi la peur de l'abandon chez certaines femmes (il n'y pas là forcément peur d'être seule au quotidien mais peur d'être seule face aux "autres couples").
Au final , j'ai très bien vécu ce passage et tient à ma précieuse solitude , mais je vis beaucoup moins bien l'ostracisme que "la femme seule " doit gérer dans le regard es autres (elle n'est pourtant ni moche , ni conne alors pourquoi vit elle seule?) et la méfiance des femmes "en couple" qui toujours à tort , nous prenne pour des "voleuses de mari" potentielles et je ne parle même pas de leurs époux , à la recherche d'écoute, qui se tournent invariablement vers "la femme seule" (forcément plus disponible), ne réalisant pas parfois combien leur attitude est ambigüe, leur demande d'amitié quelque chose de tronqué....
Quand aux faits que ce sont les femmes qui demandent le divorce à une grande majorité, c'est vrai..mais souvent parce que leur mari, quoique toujours présent dans leur maison s'était en fait "tiré" du couple..c'est vrai , les hommes se tirent toujours, mais ce sont les femmes qui le formalisent...
désolée d'avoir été un peu longue mais le sujet m'interpelle ..
Rédigé par : hélène | vendredi 29 septembre 2006 à 14:15
une femme comme toi, "ca" ne se quitte pas!!! ;)
Rédigé par : celine | vendredi 29 septembre 2006 à 14:27
"les hommes finisent toujours par trouver un moyen de se tirer".
A moins que ce ne soient les femmes! Autour de moi, ce sont les femmes qui font leurs valises et partent sans laisser d'adresse. Ce doit être une question de génération! C'est aussi ce qui se passe dans Villa Amalia, le dernier roman de P.Quignard. A lire absolument, entre autre (mais pas seulement) pour suivre avec Anne (l'héroïne) le mode d'emploi de l'abandon du compagnon par sa femme . Radical!
Rédigé par : Angele Paoli | vendredi 29 septembre 2006 à 15:09
Je repassais juste pour voir si tu n'avais pas oublié de profiter, aujourd'hui...
C'est tout, je retourne bosser ! :)
Rédigé par : miss Trop | vendredi 29 septembre 2006 à 15:13
Ah Pascal Quignard... depuis le temps que je lui tuorne autour, je vais peut-être commencer par villa amalia alors !
Oui Miss trop, j'en ai bien profité ce matin, rédigeage de mails au café + vélo sous le ciel d'automne, + une première visite à Valérie et à ma nièce Madeleine, née hier après-midi.. c'est si beau une maman et son bébé nouveau né !
Rédigé par : Christie | vendredi 29 septembre 2006 à 15:25
Pour répondre à Camille : j'ai conscience que cette note m'expose, peut-être plus que d'autres ; et le critère pour moi, est moins "exposition-non exposition" que "rencontre de thèmes chers à moi - rencontres de thèmes chers à vous".
Mon but n'est pas de me protéger ou de m'exhiber, mais de faire tilt ; susciter une émotion
et je suis heureuse quand j'y parviens (merci Laurence pour ton long mot)
Rédigé par : Christie | vendredi 29 septembre 2006 à 15:36
C'est étrange je n'y pense jamais, pourtant je ne me sens pas plus à l'abri. peut-être est-ce parce que je ne vis qu'au présent sans même songer à l'avenir.
Rédigé par : sophie | vendredi 29 septembre 2006 à 15:36
@ Lili et Camille : je viens d'avoir au tel mes parents qui sont en croisière pour fêter leurs noces d'or : ils avaient l'air tout guillerets !!!
Rédigé par : swahili | vendredi 29 septembre 2006 à 15:48
Ah ben moi j'ai carrément une copine dont les grands-parents se sont remariés pour leur noce de diamant ! ça nous a bien fait rigoler, mais dans le fond je trouve ça très mignon (et je rêve de faire la même chose.. avant !)
Rédigé par : Christie | vendredi 29 septembre 2006 à 15:51
La subtilité des remarques de certains profs laissent pantois . Cà frôle l'humiliation ,non?
Rédigé par : parenthèse | dimanche 01 octobre 2006 à 10:24
laisse
Rédigé par : parenthèse | dimanche 01 octobre 2006 à 10:25