Une petite polémique a enflé sur la blogosphère pendant que je me la coulais douce de l'autre coté de l'atlantique. Une journaliste a osé s'en prendre, de manière assez stupide, il faut dire, au principe de l'accréditation de blogueurs par les partis. Une sorte de blogueur a aussi critiqué la méthode. Ca tombe bien, je voulais en parler. koz a bien balayé leur argumentation d'un revers de main.
Il se trouve que j'ai été invité, en tant que teneur de ce blog, aux universités d'été du PS, de l'UDF, de l'UMP, et de CAP 21. Avec des modalités différentes, il faut l'avouer. Avec le PS, nous avons rapidement chassé l'idée, puisque l'université tombait pendant mes vacances, mais il m'avait été proposé de participer à une table ronde. Avce l'UDF, c'était le paradis de la Grande Motte qui m'attendait, logement du soir payé (mais pas le transport) et accès facilité aux personnalités et militants. Avec l'UMP, c'était la totale, version au niveau du budget du plus gros parti de France. CAP 21 se contentait d'une invitation (mais j'ai un mariage ce jour là).
Je n'irai, ou ne suis allé, à aucune. Pour de simples raisons logistiques, par manque de temps,; et, surtout, parce que j'étais en vacances à cette période. Pourtant, j'aurais vraiment aimé y aller. Mais voilà. Je manque de temps. Ce blog est un hobby, principalement. Je ne suis pas professeur d'université, ou journaliste à temps plein, et ne puis pas me rendre à toutes les sollicitations médiatiques, surtout quand elles sont aussi concentrées dans le temps, et quand leur nitification est (sauf pour le PS) aussi tardive.
Je vais donc me fendre de quelques conseils, qui valent un peu pour tous les partis :
- ne nous invitez pas qu'à quelques événements : voeux ou université d'été. Le PS avait annoncé en grande pompe accréditer des blogueurs et leur donner les mêmes informations que les journalistes : cela n'a rien donné (nous n'avons plus rien reçu après votre conférence de presse sur la stratégie internet du PS). L'UMP a fait de même, en n'invitant des blogueurs qu'aux grands événements, voeux, univeristé d'été ou conférence de presse sur la stratégie internet. L'UDF a eu l'intelligence d'inviter des blogueurs sélectionnés par thématique, à ses diverses conventions, et n'a pas cru bon d'inviter des "barons généralistes" à tous ces événements. C'est sans doute la bonne démarche.
- Il faut construire une relation sur la durée avec une sélection d'intervenants et de commentateurs qui vous semblent influents et intéressants, et leur offrir le même accès que vous offrez aux journalistes (réactivité aux demandes, abonnements aux fils d'infos, voire, rêvons, relations personnelles...).
- donnez un statut un tout petit peu différent, au moins dans l'appellation, aux blogueurs et aux journalistes. Les journalistes s'irritent de ce qu'on nous donne le même genre de privilège (jalousie, peur ? je ne vois pas d'autres raisons). Parlez d'invitation, pas d'accréditation, cela évitera la réaction corporatistes (que n'ai-je pas entendu quand, par erreur, on m'avait remis un badge "presse" au congrès de l'UDF). Assumez, aussi, de proposer aux blogueurs que vous voulez les conditions que vous souhaitez (paiement du transport, de l'hébergement, etc...) , mais faites-le en transparence.
- ne faites pas tout un foin de ceci (quelle révolution y-a-t-il à inviter des blogueurs à une convention ou une conférence de presse, quand il y a autant de blogs et de leurs lecteurs ?). Pour l'instant, ces accréditations n'ont pas donné beaucoup d'autres choses que du bruit sur le principe même de lm'accréditation. Normalisez-nous, faites en sorte que les accès soient relativement faciles pour les blogueurs, et on parlera de plus en plus du fond, ce qui remplira votre objectif de présence dans l'agenda des débats sur "la blogosphère". Il y a quelques dizaines d'années, quand on a inventé la conférence de presse, on a parlé du principe. A présent, c'est passé.
Bref, normalisez-nous. Alertez-nous. Sensibilisez-nous. On fera le tri (on le fait déjà tellement). Et, par pitié, cessez de ne nous parler que de sujets "internet et politique". La vraie vie, ça nous intéresse aussi.
D'accord sur l'essentiel. On pourrait aussi ajouter aux propositions quelques principes déontologiques côté blogueurs ? Car on peut comprendre la défiance à propos du mélange de genres...
Rédigé par : Natacha QS | 02 septembre 2006 à 01:52
La solution est peut être de ne pas inviter de blogger en tant que tel. Le blogger est simplement quelqu'un qui communique on-line.
Il peut être militant, journaliste, homme politique. Pourquoi en ce cas les distinguer des autres participants ?
Rédigé par : ~laurent | 02 septembre 2006 à 12:55
Belle rentrée avec une analyse frappée au coin du bon sens!
Il faut avoir entendu, Jeudi loic LE MEUr sur radio Classique, évoquant les recettes de la bonne communication sur les blogs, pour comprendre que l'instrument est taillé sur mesure pour l'intox politique;
En substance "..prendre un ton familier, faire court, mais revenir à la charge, et...faire quelques fautes d'orthographe ici ou là"..(sic) Comme j'ai eu l'occasion de le dire en d'autres lieux, à l'école des marchands de foires, des bonnimenteurs ou des "pro" du bonneteau, c'est les mêmes conseils. En fait les politiques"a vie", les cumulards de mandats, et tous ceux qui veulent faire croire, qu'ils sont neufs, doivent être de la m^me école!
Pour ceux qui veulent s'amuser, je les invite à faire un tour sur AGORAVOX, et à lire la foire d'empoignes, qui suit un article particuliérement hermétique de G AYACHE, sur NI DROITE,NI GAUCHE.On touche du doigt les limites des blogs" a succés" ,lieux privilégiés, pour les illuminés et insomniaques, qui manient des concepts mal compris.
Quand vous aurez fini, faites un tour sur le site www.energies2007.com, vous comprendrez ou sont les vrais enjeux, et les piéges à éviter;
Rédigé par : HASSELMANN | 02 septembre 2006 à 16:34
Assez d'accord sur le ton de ton article même si je te trouve un peu "hautain" à l'égard du pauvre Okan Germiyanoglu ("une sorte de blogueur")... D'autant plus qu'il a rectifié sa position dans les commentaires suite à un malentendu. A part ça, moi aussi je n'ai pas pu aller à Marseille d'ailleurs.
Sinon, j'ai une belle surprise pour toi pour mercredi soir.... Une petite émission est programmée sur Planète et j'en suis sûr elle te fera le plus grand plaisir... Tu te rappelles? Le documentaire dont personne ne parlait ni sur le web, ni dans les médias... ;-)
Pour ma part, j'hésite encore entre ce film et France-Italie qui tombe le même jour... Mais dans les deux cas c'est du "déjà vu" et il n'y a plus de suspens... ;-)
Rédigé par : | 02 septembre 2006 à 23:45
J'en ai marre de ces conseils,Versac,que tu donnes.Gardes les pour toi...Tu n'es pas un leader d'opinion
Rédigé par : Vincent | 03 septembre 2006 à 13:37
C'est quoi cette allusion sur les "professeurs d'université" ? jaloux ?
...
Rédigé par : Frédéric Rolin | 03 septembre 2006 à 23:42
Frédéric : juste une petite pique ironique...
Rédigé par : versac | 04 septembre 2006 à 09:17
Non parce que sinon je te déclenche une polémique à la hauteur de celles que sait faire naître la blogosphère...
Tu imagines le titre du billet "dénigrement des blogs juridiques : les blogueurs accrédités à l'UMP se croient tout permis".
NB : efface ce commentaire quand tu l'auras lu, je ne souhaite pas qu'il puisse être compris autrement que comme la plaisanterie qu'il est...
Rédigé par : Frédéric Rolin | 04 septembre 2006 à 14:56
Je suis plutôt "une sorte de citoyen" qui votera autre chose que Sarkozy.
Merci pour le lien, ça reste flatteur.
Rédigé par : OLG | 04 septembre 2006 à 21:57
pour info, j'ai été invité à l'Université du PS on m'a remis un badge "intervenant" qui ne me permettait pas d'accéder à la salle de presse. Quand j'ai démandé à pouvoir y aller, simplement "pour voir", l'organisation m'a catégoriquement refusé l'accès.
Pour bloguer à La Rochelle, il fallait donc apporter son propre ordi (tous les batiments étaient en revanche couverts par du wifi gratis, grace à FON).
Donc, il y a bien encore pour les partis une évidente différence de traitement entre les blogueurs et les journalistes.
Rédigé par : Christophe Grébert | 05 septembre 2006 à 00:29
La Tribune: SNJ et SDJ protestent contre une "censure" visant Ségolène Royal
lundi 04 septembre 2006 - 21h04 heure de Paris
Discours de Ségolène Royal à Florac (Lozère) lors du festival de le rose, le 3 septembre 2006
© AFP Anne-Christine Poujoulat
PARIS (AFP) - Le syndicat de journalistes SNJ et la Société des Journalistes de La Tribune protestent contre une "censure" exercée, selon eux, sur les résultats d'un sondage publié lundi dans le quotidien économique qui plaçait Ségolène Royal en tête des candidats à la présidentielle pour les questions économiques et sociales.
Le sondage CSA publié lundi par La Tribune sur les Français et la rentrée économique, comportait une question sur la confiance accordée aux candidats à la présidentielle en matière économique et sociale qui donnait Ségolène Royal en tête à 54 % devant Nicolas Sarkozy (49%) et Lionel Jospin (33%).
Cette question n'a pas été publiée lundi, ce que le SNJ et la SDJ qualifient de "censure".
François-Xavier Pietri, directeur de la rédaction de La Tribune, interrogé par l'AFP, assure qu'il n'y a pas eu censure et que cette question sera publiée mardi, au côté d'un entretien avec François Hollande sur les sujets économiques et d'un article sur l'entrée en campagne de Lionel Jospin.
"Si on avait donné la réponse sur Ségolène Royal avec le reste du sondage, les médias se seraient focalisés sur ce point, occultant le fond du sujet", estime M. Pietri.
Selon le SNJ et la SDJ, les pages étaient prêtes dimanche avec cette réponse et M. Pietri a "donné l'ordre" tard dans la soirée "d'enlever toutes les informations (infographie comprise) concernant cette question".
Pour le SNJ, selon son communiqué, cet acte a "gravement compromis la crédibilité et par voie de conséquence l'avenir de (notre) quotidien".
De plus, "au moment où ce journal -en pleine restructuration et en pleine crise financière- traverse une période de fortes turbulences avec le lancement prochain d'une nouvelle formule présentée comme celle de la dernière chance, il ne pouvait y avoir pire comportement", poursuit le texte.
Dans un communiqué interne distinct, le bureau de la Société des Journalistes dénonce une "censure tardive et incompréhensible" et s'interroge sur le "crédit de La Tribune aujourd'hui, alors que l'intégralité du sondage est publié sur le site de l'institut CSA".
Pour la SDJ, "un tel cas de censure, à l'ouverture de la campagne présidentielle, jette le doute sur la neutralité de la Tribune et inquiète gravement la rédaction".
Rédigé par : marc | 05 septembre 2006 à 12:05
Marc,
c'est quoi le rapport avec le sujet?
Rédigé par : carolus | 05 septembre 2006 à 15:43